Portrait de la Cité : Roxann Connor

Pour débuter cette rubrique nous commençons par l’une des figures emblématiques de nos services de police, la capitaine du SPD Center Roxann Connor.
Occupant ce poste depuis mai 2005, elle a toujours été un personnage fortement médiatisé et contreversé.
Certains la considèrent comme un jeune loup aux dents longues aux méthodes discutables. D’autres comme un renouveau indispensable face à l’évolution de la criminalité dans notre ville.
Nous lui offrons à présent l’occasion de s’exprimer et à nos lecteurs de la découvrir sous un autre jour.

Seattle Times : tout d’abord la question sur ce qui préoccupe tous nos concitoyens en ce moment. Que pouvez-vous nous dire à l’heure actuelle au sujet du black out ?

Roxann Connor : à l’heure actuelle on est encore en train de dépiler tous les rapports de Police sur les incidents et on les compile pour y voir plus clair. Donc votre question devra être plus précise.

S.T : justement. Cette nuit trois bâtiments importants ont été victime d’effractions : la tour Hyndai, l’immeuble de la Drake Sea Transport, et l’Hôtel de ville. Tous disposaient de dispositifs de sécurité relativement efficaces du moins lorsque le courant fonctionne. Y aurait-il un lien d’après vous ?

R.C : d’après les rapports de Police, la tour Hyndai aurait subit une effraction sans grande envergure, on ne peut même pas parler d’effraction je pense. Rien n’a été volé et les seuls détoriorations à déplorer ne vont sûrement pas coûter plus de quelques milliers de dollars à remplacer.
Par contre, pour l’Hôtel de ville, il s’agissait d’autre chose. Là les gens mécontents se sont acharnés et j’ai tendance à penser que si le Maire s’était montré au lieu de se terrer dans sa villa, ça se serait beaucoup mieux passé.
Attendez… Que s’est-il passé à la Drake Sea Transport, je n’ai eu aucun rapport d’incident sur cela. »

S.T : des sources bien informées affirment que la Drake Sea Transport a été victime d’une éffraction hier soir. Apparemment elle aurait occasionné quelques dégâts matériels.
Vous critiquez la gestion de la crise par le Maire. Vous pensez que son administration aurait pu résorber le black out, voir le réduire à néant ?

R.C : je suppose que vous ne partagez pas vos sources, n’est-ce pas ?
Ne pensez-vous pas que ça soit étrange que personne à la Drake Sea n’ait porté plainte ? Que personne ne se soit manifesté à la Police
C’est pourtant une grande société de transport maritime et en plus Mason Drake, une adjointe du Maire, en est le CEO. Ce n’est pas un peu… curieux ? »
Je ne suis pas sûre que le Maire aurait pu faire quelque chose du côté technique de la chose, mais il aurait sûrement pu calmer les foules s’il avait fait une déclaration et s’était montré proche des gens, là on ne l’a même pas vu et la Mairie a été saccagé. Je me demande quel exemple cela donne.

S.T : en effet, c’est curieux. Bien entendu je ne donne jamais mes sources.
Pour revenir au bureau du Maire. Vous dites que techniquement, il n’y avait rien de répréhensible. Les quelques actes criminels d’une certaine ampleur n’étaient pas liés entre eux, et exagérés. Si ce n’est pas une défaillance comme à New York. Ni un agisssement de la pègre. Il ne reste que l’action terroriste, non ?

R.C : le Blackout, c’était les Templiers Blancs.
Pour la Drake Sea Transport, est-ce que vos « sources » savent si quelque chose a été volé ? Et pourquoi personne ne l’a signalé ?

Interruption suite à un appel téléphonique.

S.T : vous avez dit que les responsables du black out seraient les templiers blancs. Vous confirmez ?

R.C : tout ce qu’on sait pour l’instant c’est que les Templiers Blancs avaient installés des spots dans cinq parcs de la ville, spots qui eux bénéficiaient de la lumière publique.
On n’a pas eu de revendication, mais ils étaient là, ils distribuaient des tracts et faisaient des shows, comme si Seattle était leur scène.
Quand est-ce que vous avez su pour l’effraction à la Drake Sea Transport ? Ce matin ? Cette nuit ?

S.T : je l’ai appris en début de matinée. Je ne peux pas vous en dire plus.
Bien passons à un autre sujet si vous le voulez bien ?
Au sein d’une certaine presse vous avez faits l’objet de beaucoup d’accusation récemment concernant entre autre l’attentat au sein de votre commissariat, votre mode de recrutement, et surtout votre réaction face au black out. Qu’avez-vous à y répondre ?

R.C : la liberté de la Presse veut qu’on ne bâillonne personne mais si je prêtais réellement attention à ce que cette « certaine » Presse pense de moi, je passerais mon temps à les poursuivre en diffamation. Et croyez-moi, l’argent du SPD Center est bien mieux utilisé ailleurs.
Concernant mon mode de recrutement je ne pense pas devoir me justifier de quoi que ce soit, encore moins de l’origine des personnes que j’embauche, comme le voudrait ce Journal. Surtout que c’est bien ça qui fait la richesse du Center, son cosmopolitisme.
De plus, je prends toujours soin de vérifier que chacun de mes inspecteurs est bon dans son domaine et c’est tout ce qui m’importe.
Concernant le Blackout, j’ai déployé quasi la totalité de mes effectifs dans toute la ville, d’abord pour aider les commissariats plongés dans le noir, ensuite pour gérer les tensions. Je ne vois ce qu’on aurait pu me demander de plus : j’étais là et j’ai été réactive.

S.T : toutefois certaines affaires sont toujours en suspend principalement :
– L’arrestation des responsables de l’attentat du commissariat.
– L’augmentation de la criminalité en 2009 du crime organisé notamment au sein de la communauté cubaine.
Quelle mesure avez-vous prise sur ces deux sujets ? »

R.C : l’attentat de Janvier 2007 a été revendiqué par le FDL et je peux assurer qu’il n’est pas resté impuni. La preuve, ça fait plus d’un an que les activités de ce groupe se sont réduites et que leur chef, Derek Williams, se terre sans oser sortir de son trou. On reste néanmoins toujours à l’affut de nouvelles occasions pour démanteler ce réseau, une bonne fois pour toute.
Pour l’augmentation de la criminalité, en effet, les cubains ont fait pas mal de grabuge mais ça s’explique par la tombée des Thaïs quelques mois plus tôt. Ils avaient du territoire, il a été repris. Nous avons tout ce que nous avons pu pour éviter un bain de sang dans ce quartier mais il nous est difficile d’aider une communauté qui refuse cette même aide. On ne peut que les protéger du mieux qu’on peut…

S.T : de quelle nature sont les relations entre les divers commissariats de Seattle ?

R.C : elles sont professionnelles

S.T : pourriez-vous être plus précise ? Notamment en ce qui concerne les actions communes et la coordination en général.

R.C : les actions communes et la coordination sont surtout gérées par notre COP, Jim Gordon mais pour ce qui est des tâches quotidiennes, comme des problèmes de juridictions ou ce genre de choses, on essaie de coopérer, de prendre Seattle comme un ensemble et non pas comme des petits bouts que chaque commissariat garderait jalousement.
Evidemment il y a des frictions, comme toujours je pense dans nos métiers, mais on essaie de régler cela à l’amiable.

S.T : à ce propos certaines tensions existent-elles entre la capitaine de SPD north Judith Hammer et vous ?

R.C : on est différentes. Nous n’avons pas forcément toujours les mêmes méthodes ni les mêmes points de vue mais ça ne nous empêche pas de faire notre travail correctement.

S.T : donc il n’y a aucun problème entre la Capitaine Judith Hammer et vous ?

R.C : je n’ai pas dit qu’il n’y avait aucun problème, juste qu’on essaie de passer outre la plupart du temps.
Ecoutez si vous cherchez une faille dans les services de Police ce n’est pas du côté de mes relations avec Judith qu’elle se trouve. On a peut-être parfois du mal à se supporter mais ça ne vous empêche pas de faire notre job, ok ?

S.T : vous vous êtes rencontrées souvent avec la capitaine Hammer ?

R.C : non, on a des emplois du temps assez chargés et on s’est peu vues durant ces cinq années. Mais on se parle beaucoup au téléphone.

S.T : vous parliez précédemment d’actions communes et de coordinations. Or vous dîtes à présent que vous ne faites pas de réunion avec les autres capitaines ou du moins l’un d’entre eux.
C’est un peu contradictoire, non ?

R.C : oui, en effet, je parlais d’actions communes et de coordination mais gérées par le COP, pas par nous directement. C’est lui décide des moments où on doit faire une réunion.
Et d’ailleurs, vu qu’il est lui aussi très occupé, il préfère de loin les conf’ call et les vidéo-conférences.

S.T : je vois. Bien pour finir quel bilan faites-vous sur vos cinq ans de carrière en tant que capitaine du SPD Center ?

R.C : quel bilan ? J’aurais tendance à dire positif. Quand je suis arrivée ici, le SPD Center était encore tout jeune, un peu plus de six mois, il y avait tant à faire.
On a toujours tenu bon que ça soit contre les organisations criminelles, face à l’opinion publique parfois positive, parfois beaucoup moins ou tout simplement au jour le jour avec les différentes enquêtes et affaires.
En conclusion même si je ne suis pas toujours bien vu par tout le monde, même si tous ne m’approuvent pas tous les jours, j’ai la confiance de mes Hommes et le soutien de ma hiérarchie qui me conforte dans l’idée que j’ai fait du bon boulot jusque là.

Propos recueillis par Raymond Hillerman

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